Donnons un sens à l'innovation

Équipe Technologies agro-industrielles (TAI)

L’activité de l’équipe TAI est consacrée à la maitrise des procédés d’extraction/purification et de conservation des agroressources et, en particulier, à la mise en œuvre de transformations physiques non conventionnelles. 

Présentation de l’équipe

L’objectif de l’équipe TAI est considéré au travers d’une approche multi-échelle en y associant très clairement les aspects technologiques. 

L’expérimentation et la modélisation des phénomènes de transfert sont les outils indissociables mis en œuvre pour atteindre cet objectif. 

L’approche macroscopique est combinée avec l’approche locale pour la compréhension des phénomènes. 

Axes de recherche

L’équipe est structurée autour de 2 axes thématiques : 

Procédés d’extraction et de séparation des biomolécules

L’axe «Procédés d’extraction et de séparation des biomolécules » comprend 2 sous-axes : 1) l’extraction (séparation) liquide/solide et 2) l’extraction fine des biomolécules à partir de matrices liquide ou solide.

Le premier sous-axe « Extraction (séparation) liquide/solide » rassemble les procédés mécaniques du pressage (betteraves à sucre, pommes, raisin, graines oléagineuses, biomasse,…) et de la filtration-déshydratation des suspensions (sous-produits des industries alimentaires, boues industrielles,…). Par exemple, nous visons à améliorer la théorie conventionnelle de la filtration en tenant en compte les phénomènes de redistribution de la pression à l’interface entre le gâteau de filtration et le media filtrant ; nous cherchons les méthodes alternatives de caractérisation physique des sédiments (détermination de leur perméabilité, compressibilité) par des expérimentations sur une photo-centrifugeuse; nous développons des modèles de pressage à partir des bio-solides. Le lien entre caractéristiques physico-chimiques, variétés et itinéraires culturaux de la matière première traitée et comportement au cours du procédé de pressage est également abordé. Nous étudions également la combinaison des méthodes classiques de la séparation liquide/solide avec les prétraitements et technologies innovantes développés dans l’axe 2.

Le deuxième sous-axe « Extraction fine des biomolécules » est apparu plus récemment. Dans cette thématique, nous mettons en œuvre des compétences scientifiques portant sur l’extraction des biomolécules par solvants verts (eau, éthanol, …), sur les procédés membranaires (ultra- et nano-filtrations tangentielles et dynamiques), sur la cristallisation et sur l’extraction par fluide supercritique. La légitimité de cette activité est clairement assise, car elle est très complémentaire de l’activité du premier sous-axe identifié dans notre équipe, et elle nous permet de finaliser notre démarche scientifique par une extraction sélective des biomolécules d’intérêt.

L’équipe s’intéresse ainsi à la filtration dynamique et aux applications industrielles des membranes en agroalimentaire (lait, huile), en biotechnologie (extraction d’oligo et polysaccharides à partir de moûts de fermentation) et aux traitements d’effluents (eaux de procédés, effluents agricoles, …).

Notre activité sur la cristallisation a débutée en 2009. Un équipement de cristallisation sous vide nous permet de finaliser nos actions pour obtenir des produits finaux issus d’agro-ressources (par exemple, du sucre de betteraves traitées par une technologie de champs électriques pulsés).

Une nouvelle installation d’extraction supercritique est implantée au laboratoire depuis juin 2010 pour compléter nos actions sur l’extraction fine des biomolécules.

Procédés émergents d’intensification des transferts

L’axe « Procédés émergents d’intensification des transferts » rassemble les connaissances de notre équipe dans les domaines suivants :

  • Électrotechnologies : champs électriques pulsés (CEP), décharges électriques (DE), chauffage ohmique (CO), électro-osmose/électrophorèse (EO),
  • Oscillations mécaniques (ultrasons, vibrations, pulsations),
  • Adjuvants chimiques (floculants, dispersants) et enzymatiques,
  • Homogénéisation haute pression,
  • Ultrasons,
  • Microondes.

En rupture avec les procédés de transfert traditionnels (essentiellement avec les procédés extractifs et séparatifs, mais aussi avec certains procédés thermiques), l’équipe vise à promouvoir les procédés alternatifs et innovants.

L’originalité de la recherche de l’équipe TAI consiste ainsi dans l’intégration des technologies émergentes pour la transformation des agroressources et l’intensification des procédés agro-industriels.

Exemples de procédés développés : extraction ou congélation améliorées par CEP ; ultrafiltration dynamique ; déshydratation osmotique améliorée par chauffage ohmique, déshydratation des boues améliorée par électro-osmose et dispersants, etc.

Équipements

En microbiologie, la fermentation désigne les étapes de multiplication et de croissance cellulaire. Cette opération peut avoir pour objectif la production de biomasse ou de métabolites d’intérêt. Les électrotechnologies (CEP et DEHT) trouvent des applications liées à la fermentation et à différents stades des opérations de séparation des biomolécules microbiennes.

La stimulation de la croissance de S. cerevisiae par l’application d’un CEP d’intensité modérée a été démontrée à l’échelle du laboratoire. Cette application a pour objectif de raccourcir les cycles de fermentation et augmenter la productivité des métabolites d’intérêt.

Lorsqu’il est question de récupérer des molécules d’intérêt, l’utilisation d’un champ électrique pulsé permettrait une extraction sélective des métabolites intracellulaires. Une alternative à cette technique douce est la décharge électrique dans l’eau qui permettrait une extraction intensive du contenu intracellulaire. 

Historiquement, les Champs Électriques Pulsés (CEP), grâce au phénomène de l’électroporation, ont été le sujet de plusieurs applications en agroalimentaire et en biologie moléculaire. Par exemple, ils sont utilisés pour la stérilisation à froid et l’intensification des procédés extractifs. Ils favorisent également la fusion de cellules et l’insertion de molécules dans les tissus biologiques.

En microbiologie, la fermentation désigne les étapes de multiplication et de croissance cellulaire. Cette opération peut avoir pour objectif la production de biomasse ou de métabolites d’intérêt. Les électrotechnologies (CEP et DEHT) trouvent des applications liées à la fermentation et à différents stades des opérations de séparation des biomolécules microbiennes.

Les mécanismes de la stimulation de la croissance et de la lyse cellulaire, ainsi que leurs paramètres associés font actuellement l’objet de travaux de recherche dans notre équipe.

La stimulation de la croissance de S. cerevisiae par l’application d’un CEP d’intensité modérée a été démontrée à l’échelle du laboratoire. Cette application a pour objectif de raccourcir les cycles de fermentation et augmenter la productivité des métabolites d’intérêt.

Lorsqu’il est question de récupérer des molécules d’intérêt, l’utilisation d’un champ électrique pulsé permettrait une extraction sélective des métabolites intracellulaires. Une alternative à cette technique douce est la décharge électrique dans l’eau qui permettrait une extraction intensive du contenu intracellulaire. 

Le pressage est une opération unitaire pendant laquelleun liquide est séparé à partir d’un mélange solide-liquide par compression mécanique. Il est très utilisé en industrie pour extraire le jus et les huiles végétales partir des matériaux cellulaires. Notre laboratoire est équipé de plusieurs presses discontinues et continues. Ces presses sont utilisées pour étudier et optimiser le pressage de nombreux matériaux biologiques (graines oléagineuses, insectes, fruits, légumes, algues) pour extraire des composés d’intérêt (huiles, sucres, protéines, polyphénols, colorants). 

Presse hydraulique

La presse à plaque est composée d’une chambre de pressage de 200mm de diamètre et 400mm de hauteur. La pression est délivrée par un groupe hydraulique pouvant appliquer de 10 à 150bars. Une chaudière permet de réguler la température dans le piston et la chambre de pressage et un logiciel d’acquisition enregistre les données au cours du pressage (masse d’huile extraite, déplacement du piston, force appliquée…). 

Texturomètre

Cette micro-presse est formée d’une cellule de pressage de 20.6mm équipée d’un système de régulation de la température, et fixée à un texturomètre TA.HDi (Stable Microsystems, U.K.). La force appliquée peut atteindre 4905N (100 bars) et la vitesse de déplacement du piston peut varier entre 0.01mm/s et 10mm/s. La force appliquée et le déplacement du piston sont enregistrés en fonction du temps par le logiciel d’acquisition.

Rheomex 19/33 OS de Haake 

Le HAAKE Rheomex lab est une extrudeuse mono-vis (1 kg/h) dédiée à l’analyse des propriétés rhéologiques et de transformation de divers matériaux. Avec seulement un petit échantillon, nous pouvons simuler des processus de production et produire des films ou des profils pour des essais supplémentaires. Elle peut être utilisée pour une variété d’applications, y compris le traitement de composés critiques thermiques, l’extrusion, le pressage et le développement des nouveaux produits. L’extrudeuse est équipée d’un système de chauffage, de quatre capteurs de pression et de quatre sondes de température disposées le long du canon.

Komet screw press

La presse Komet est un pilote de presse à vis, pouvant traiter jusqu’à 18 kg/h, selon le matériau utilisé et les paramètres de pressage. Elle se compose d’une vis de diamètre et pas constant et est équipée d’un système de chauffage. Différentes configurations de pressage sont possibles, en modifiant le fourreau et le diamètre de la filière. Le logiciel d’acquisition enregistre les masses d’huile et de de gâteau au cours du temps, ainsi que la pression développée le long de la vis. 

Reinartz AP 08 screw press 

Détails

La presse Reinartz AP08 est un pilote de presse à vis (2–40 kg/h) utilisé pour le pressage à froid des produits agricoles et agro-alimentaires. Cette presse est équipée des capteurs de pression et des sondes de température disposées le long du fourreau. Les données sont enregistrées via un logiciel d’acquisition. Cet équipement est conçu spécifiquement pour le pressage des graines oléagineuses et permet d’atteindre de rendements de pressage importants (rendement en huile >90%) à froid. 

Ce diffuseur a été spécialement construit (LANTERNE Claude S.A.S) pour mener la diffusion à contre-courant qui est utilisée dans l’industrie sucrière. Il est équipé d’une double enveloppe pour maintenir la température, d’un coffret de régulation de la température, de quinze paniers réticulés pour le transport des cossettes et d’une cellule isolée des autres surfaces du diffuseur pour le traitement par le champ électrique. 

Le diffuseur se compose de 14 sections qui sont séparées par une double paroi pour assurer le passage de l’eau de haut en bas à travers le panier des cossettes. La capacité du diffuseur est de 7,2 kg de jus par heure et il traite 6 kg de produit par heure. 

Contrairement aux techniques classiques de chauffage par conduction ou convection, l’utilisation des micro-ondes implique une interaction directe entre un rayonnement électromagnétique et la matière. 

Le chauffage par micro-ondes d’un produit résulte ainsi de la conversion en chaleur de l’énergie d’une onde électromagnétique au sein de ce matériau. Ce transfert d’énergie particulier induit un transfert de matière lui aussi particulier et dont les mécanismes diffèrent notablement de ceux de l’extraction solide-liquide traditionnelle.

L’efficacité (en terme de rendement ou de cinétique d’extraction) et la sélectivité (en terme de pureté des produits) des procédés d’extraction assistée par micro-ondes sont un corollaire de ces conditions particulières de transfert de matière et d’énergie.

Les durées des procédés d’extraction assistée par micro-ondes sont en effet de l’ordre de quelques minutes. Les rendements, dans la plupart des cas, sont comparables à ceux obtenus par les procédés traditionnels d’extraction. Lorsqu’ils sont inférieurs, il s’agit le plus souvent d’une manifestation de la sélectivité du procédé, conduisant à une plus grande pureté des extraits. 

Les ultrasons sont des ondes élastiques (ondes se propageant dans un milieu élastique ayant la capacité de se déformer) dont la fréquence est comprise entre 15 kHz et quelques centaines de mégahertz (MHz). Elles sont utilisées dans de nombreuses applications, telles que l’homogénéisation, la désintégration, l’extraction, la cristallisation, l’inactivation…

L’équipe TAI est équipement d’un équipement ultrasons UP400S (400 W, 24 kHz). L’appareil est adapté pour les traitements ultrasons en continu (10 à 50 L/h) ou batch (5 à 4000 mL). L’équipe TAI a acquis une expérience importante dans la désintégration des structures cellulaires par ondes ultrasonores pour l’extraction de composés intra-cellulaires (protéines, polyphénols, chlorophylles…) à partir de la biomasse lignocellulosique (bois, tiges de colza…) et des microalgues. 

Un fluide est dit supercritique lorsqu’il est placé dans des conditions de température et de pression au-delà de son point critique (TcPc).

La technique du CO2 supercritique utilise du gaz carbonique (CO2) qui, à partir de certaines conditions de pression (7,38 MPa) et de température (31,1 °C), se comporte comme un solvant à l’état supercritique. Cette technique, connue depuis environ 30 ans dans l’industrie, présente de nombreux intérêts. Elle permet de travailler à une température modérée (à partir de 31°C), ce qui ne dénature pas les qualités organoleptiques et les principes actifs de l’extrait obtenu. De plus, elle permet d’obtenir des extraits exempts de tous résidus du solvant d’extraction. À la fin de l’extraction, par abaissement de la pression (phase de détente), on provoque le passage du gaz carbonique à l’état gazeux et le CO2 s’élimine tout seul de l’extrait sous pression atmosphérique.

La technique du CO2 supercritique présente un large spectre de potentialités dans de nombreux domaines d’activités comme l’agro-alimentaire, la  pharmacie, les matériaux, la chimie et la biochimie.

Notre équipe dispose d’un équipement batch d’extraction par CO2 supercritique (SEPAREX, France). Il permet de travailler dans une plage de température et de pression pouvant aller jusqu’à 150 °C et 70 MPa, respectivement. Cet équipement permet de travailler selon trois configurations :

- extraction par CO2 supercritique seul (SCE) : le produit est placé dans un « panier » placé dans l’extracteur. Une pompe assure la circulation du CO2 à l’état supercritique. L’extrait (exemple : huile végétale) est alors dissout dans le CO2 sous forme de fluide. Le CO2 est ensuite rendu à l’état gazeux et se sépare du composé extrait, avant d’être recyclé pour être réutilisé;

– pressage mécanique seul (MPE) : le produit placé dans l’extracteur est comprimé par un piston déplacé à l’aide d’une pompe hydraulique. L’extrait est alors récupéré en bas du piston et son accumulation est suivie au cours du temps;

– pressage assisté par CO2 supercritique (GAME) : les deux procédés décrits ci-dessus sont combinés permettant une extraction, rapide et plus efficace ainsi qu’une utilisation de CO2 beaucoup moins importante. 

Electrofiltration/Électrophorèse

Principe

L’électrofiltration est une méthode qui combine la filtration et l’application d’un champ électrique. Lorsque le champ électrique est suffisant, les particules en suspension généralement de charge négative, migrent vers l’électrode chargée positivement appelée anode. L’épaisseur du gâteau croît ainsi à l’anode. La surface de filtration du côté de l’électrode chargée négativement appelée cathode ne comporte que peu de particules. Ainsi, le passage de l’eau est favorisé rendant la vitesse d’écoulement constante et supérieure à celle de la filtration sans champ électrique. Quand la chambre de filtration est remplie entièrement (par accroissement du gâteau de filtration de l’anode vers la cathode), le procédé passe à l’étape de consolidation.

Electro-déshydratation/Electroosmose

Principe

Le procédé d’électro-déshydratation consiste à appliquer un champ électrique pendant la phase de consolidation du gâteau. Grâce aux liaisons visqueuses, le déplacement des ions entraîne l’eau, qui se trouve dans les pores du gâteau. Le flux électro-osmotique est donc principalement dirigé vers l’électrode chargée négativement appelée cathode. Dans les pores du gâteau, une force électro-osmotique est créée qui est dirigée vers la cathode. Cette force induit une compression supplémentaire qui améliore la déshydratation.

D’après Citeau, 2012

  • Les avantages
    • réduire le temps de traitement classique
    • augmenter la siccité des boues en sortie de traitement
    • réduire l’utilisation de produits chimiques
  • Les champs d’application
    • procédés séparatifs solide/liquide (filtre presse, filtre à bande…) 

Principe des DEHT

Le principe des décharges électriques de haute tension est basé sur le phénomène de rupture diélectrique dans l’eau. L’application d’une tension élevée entre deux électrodes permet une accélération des électrons avec une énergie suffisante pour exciter les molécules d’eau. La création d’un « streamer » (avalanche d’électrons) qui se propage de l’électrode positive vers l’électrode négative a donc lieu. Lorsque le streamer atteint l’électrode négative, un claquage dans l’eau survient avec l’apparition d’un arc et d’une chute brusque de tension. Le claquage ou rupture diélectrique, provoque une cavitation des bulles, une turbulence du liquide, et des ondes de choc de haute amplitude de pression. Ces divers phénomènes des DEHT résultent en une fragmentation des particules traitées et un endommagement de leurs structures cellulaires. La génération d’une décharge électrique dans l’eau produit également des rayons UV, des rayons IR et des espèces chimiques actives (radicaux H•, HO•, O•, O2•-, et le peroxyde d’hydrogène H2O2), des électrons hautement énergétiques et de l’ozone (O3).

Avantage des DEHT

Comparées à d’autres technologies innovantes, comme les champs électriques pulsés et les ultrasons, les DEHT étaient les plus efficaces quant à l’extraction de molécules d’intérêt de divers produits étudiés. La technique des DEHT présente l’avantage d’être athermique car l’augmentation de la température durant le traitement reste inférieure à 10 °C. De même, c’est une méthode à économie de temps puisque les décharges sont appliquées sur de courtes durées, voire des microsecondes ou millisecondes. Les décharges électriques sont par la suite peu coûteuses en termes d’énergie.

Champs d’application des DEHT

Initialement destinées aux applications militaires ou scientifiques de très fortes énergies, les décharges électriques peuvent, maintenant, être adaptées à des applications civiles. Les DEHT ont des applications dans le domaine des lasers, des rayons X et des microondes. Ils auront également des applications civiles telles que le traitement des gaz (NOx, SOx, dépoussiérage de fumée, etc.), des liquides (débactérisation, pasteurisation à froid, extraction de composés cellulaires, floculation de boues, etc.), et des solides (séparation puis concassage de déchets, réduction en poudre de produits, écroutage de béton, frittage de céramiques, etc.). Les DEHT sont également utilisées dans le domaine d’extraction de composés d’intérêts à partir de végétaux.

Équipements avec leurs caractéristiques et photos

L’appareil expérimental est composé d’un générateur de haute tension (Université Polytechnique de Tomsk, Russie) relié à une chambre de traitement d’une capacité de 1 L. L’énergie électrique emmagasinée dans le condensateur se décharge dans la cellule de traitement par l’intermédiaire de l’éclateur. Un claquage diélectrique se produit dans l’eau et génère ainsi la décharge électrique. Le condensateur se recharge une nouvelle fois pour ensuite décharger son énergie dans la cellule. Le générateur (Figure 1) peut fournir une tension maximale de 40 kV pour un courant maximal de 10 kA. Les impulsions générées ont une durée d’environ 10 μs. La fréquence des impulsions électriques, imposée par le générateur, est de 0,5 Hz. L’énergie moyenne d’une impulsion électrique, fournie par le générateur, est de 160 J/impulsion.

La chambre de traitement comporte deux électrodes en acier inoxydable entre lesquelles est introduit le produit (Figure 2). La masse de produit (incluant le liquide) pouvant être traité varie de 100 à 500 g. La première électrode pointe (10 mm de diamètre) est reliée au générateur ; la seconde, une électrode plane (35 mm de diamètre) est reliée à la terre. La distance entre les électrodes peut varier de 2 à 10 mm. Le traitement électrique consiste à appliquer n impulsions (ou n décharges électriques) dans un mélange de produit et de liquide.

Le traitement par champs électriques pulsés est un traitement non-thermique sélectif de très courte durée, généralement de quelques microsecondes à quelques millisecondes.

Le mécanisme d’action des champs électriques pulsés est basé sur la théorie de l’électrocompression de la membrane cellulaire. Selon cette théorie, lorsque la cellule est placée dans un milieu extérieur, des charges de signes opposés apparaissent de part et d’autre de la membrane cellulaire. L’application d’un champ électrique pulsé d’une intensité engendre l’accumulation de charges sur les surfaces membranaires, et l’augmentation du potentiel transmembranaire de la membrane cellulaire. L’attraction entre les charges de signes opposés accumulées de part et d’autre de la membrane cellulaire provoque une compression de cette dernière, une force élastique tend à s’opposer à cette électrocompression. Lorsque les champs électriques pulsés appliqués dépassent une valeur critique Ecr, la force électrocompressive devient supérieure à la force élastique, on assiste alors à l’apparition de pores au niveau de la membrane cellulaire, l’électroporation est supposée être encore réversible. Mais au-delà d’une intensité de champs électriques pulsés encore plus grande, ainsi que pour de longues durées de traitement, on assiste à une intensification de la perméabilisation et une destruction irréversible de la membrane cellulaire. Les champs électriques pulsés peuvent améliorer considérablement l’efficacité des procédés et la qualité des produits du fait de l’impact sur les membranes cellulaires

Domaines d’application au sein du laboratoire TAI:

1- Compréhension des mécanismes d’électroporation : Développement de modèles physiques/électriques à différentes échelles (macroscopique au microscopique)

2- Augmentation des transferts de matières, intensification des procédés

  • Intensification du pressage des jus à partir de diverses matrice végétales (pommes, betteraves,…)
  • Intensification de l’extraction des biomolécules pour la valorisation de diverses matrices végétales (marc de raisin, résidu de l’industrie de la papeterie…)
  • Intensification du séchage (pomme de terre, betterave rouge …)
  • Intensification de la congélation (pomme de terre…)
  • Amélioration des procédés de fermentation (électrostimulation des levures)

Générateur laboratoire de de champs électriques pulsés (1.5 kV ; 20 A)

Ce générateur de champs électriques pulsés a été conçu par le service électronique de l’Université de Technologie de Compiègne (Compiègne, France). L’appareil est couplé à une enceinte de protection et à un ordinateur.

Caractéristiques du champ électrique fourni par le générateur 1.5 kV ; 20 A.

Générateur pilote de champs électriques pulsés 5 kV ; 1 kA

Le générateur de champs électriques pulsés a été conçu par la société Hazemeyer (Saint Quentin, France) avec la participation de la région Picardie. Il s’agit d’un pilote délivrant une tension et une intensité maximale de 5000 V et 1000 A respectivement. Ce générateur est contrôlé par un poste de commande relié à une interface de contrôle. Le poste de commande permet de contrôler et la masse et la température grâce à un logiciel d’acquisition des données.

Le système peut générer un nombre d’impulsions fini (entre 1 et 65000) ou bien infini (génération continue) de forme rectangulaires monopolaires.

Caractéristiques du champ électrique fourni par le générateur 5 kV ; 1 kA.

Générateur de champs électriques pulsés de haute tension (40 kV ; 10 kA)

Le générateur de haute tension a été conçu et développé par l’Université Polytechnique de Tomsk (Russie). Ce générateur peut fournir une puissance crête allant jusqu’à 4.105 kW. Ce générateur a été conçu initialement pour faire des traitements par décharge électrique de haute tension (DEHT), mais il peut également servir de générateur de champs électriques pulsés, avec des impulsions exponentielles. L’énergie moyenne d’une impulsion électrique, fournie par le générateur, est de 160 J/impulsion. La génération d’impulsions avec une fréquence de 0,5 Hz, s’effectue grâce à deux condensateurs en parallèle. Un système d’acquisition des données sous interface HPVEE 4.01 développé par le Service Electronique de l’UTC permet de faire l’enregistrement du temps de traitement, la tension et le courant ainsi que l’énergie consommée lors des impulsions.

Caractéristiques du champ électrique fourni par le générateur 40 kV ; 10 kA.

Générateur de chauffage ohmique et de champs électriques pulsés 15kW (400 V ; 38 A)

Ce générateur est utilisé pour deux applications différentes ; le chauffage ohmique d’une part et les champs électriques pulsés d’autre part. Il est capable de générer un courant alternatif impulsionnel d’intensité maximale de 38A (crête) et d’une tension maximale de 400V (crête). Il fournit des impulsions rectangulaires bipolaires. Ce générateur est constitué d’une alimentation programmable 400V-38A (SORENSEN SGA) suivie d’un système de « hachage » constitué principalement d’un pont de quatre transistors IGBT (fonctionnant en mode tout ou rien) dont le rôle est d’inverser périodiquement le branchement de la charge aux bornes de l’alimentation et d’assurer la conduction pendant l’application des impulsions. Un condensateur électrolytique, branché en parallèle avec la sortie de l’alimentation constitue une réserve de charge qui permet de ralentir les variations de courant vu par l’alimentation et donc de réduire la baisse transitoire de tension au moment de chaque génération d’impulsion.

Caractéristiques du champ électrique fourni par le générateur 400 V ; 38 kA.

Partenaires

  • Université Picardie Jules Verne
  • Université d’Avignon
  • Université de Bordeaux
  • Université de Reims Champagne-Ardenne
  • Université de Pau
  • AgroParisTech
  • Institut Polytechnique LaSalle Beauvais
  • École Supérieure d’Agriculture d’Angers
  • INRA de Montpellier
  • INRA d’Avignon
  • INRA de Rennes
  • Université de Kiev (Ukraine)
  • Université de Salerne (Italie)
  • Université de Lleida (Espagne)
  • Université de Valence (Espagne)
  • Université de Ljubljana (Slovénie)
  • Universidade Federal do Rio Grande do Sul (Brésil)
  • École Nationale d’Ingénieurs de Sfax (Tunisie)
  • Université Saint-Joseph (Liban)
  • Institute of Process Engineering (Beijing, Chine)
  • Université de Technologie de Dalian (chine)
  • Université Catholique de Louvain (Belgique)
  • Veolia
  • Suez-Lyonnaise des Eaux
  • Bonduelle
  • Rhodia
  • Tereos
  • Basis
  • Hazemeyer
  • Maguin
  • Huileries Vandeputte
  • Sofralab
  • Choquenet
  • Floerger
  • Orélis-Techsep
  • Soliance
  • Laboulet
  • Linéa
  • CIMS
  • ITERG
  • CETIOM
  • CVG